ADM dénonce le déferlement haineux antimusulman alimenté par les pouvoirs publics
ADM dénonce le déferlement haineux antimusulman alimenté par les pouvoirs publics
ADM condamne l’attaque sur la Mosquée de Bayonne. L’individu a activé un engin explosif devant la mosquée, blessant également par balle 2 hommes âgés, atteints respectivement au cou et au thorax. En 2015, après l’attaque de Charlie Hebdo, les murs de cette même mosquée avaient déjà été couverts de tags racistes antimusulmans «charliberté» « assassins » et « sales arabes ».[1]
L’individu suspecté est un candidat de l’extrême-droite FN ; il apparait comme étant un sympathisant du polémiste Zemmour, qui véhicule des discours antimusulmans, s’appuyant sur la théorie du grand remplacement pour inciter à la guerre civile. [2]
L’attaque de la mosquée de Bayonne s’inscrit dans le prolongement d’un déferlement haineux anti-Islam et antimusulman, provoqué par l’attaque de la préfecture de police de Paris, où le président de la République a demandé « une vigilance » des citoyens sur ce qu’il a qualifié « d’hydre islamiste », de « communautarisme », de « sécession ». Son discours visait la communauté musulmane exclue dans des quartiers dévavorisés qui survit tant bien que mal dans une situation de grande misère sociale et économique.
Le parquet antiterroriste ne s’est pas saisi de l’affaire de la préfecture de Police de Paris, qu’il a qualifiée de « délire suicidaire » et sur fond de « frustration professionnelle ». 3 Un déferlement haineux antimusulman incontrôlable a suivi.
Au lendemain du discours présidentiel, une mère voilée accompagnant une classe a été agressée par des élus (conseiller régional) du Rassemblement National. Elle a été sommée de retirer son voile. Le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer a déclaré : « Le voile n’est pas souhaitable dans notre société, tout simplement. Ce que ça dit sur la condition féminine n’est pas conforme à nos valeurs »[4]. Le Président n’a pas expressément condamné l’agression de la mère voilée, ce qui a libéré et décomplexé le déferlement haineux contre les musulmans.Au contraire, lorsque le président Emmanuel Macron a pris la parole, il l’a fait à travers Valeurs Actuelles, un journal d’extrême-droite condamné en 2015 pour incitation à la haine contre les Roms. Un média antimusulman qui relaie la théorie d’islamisation de la France.
L’interview du président de la République dans Valeurs Actuelles.
Valeurs Actuelles a demandé à E. Macron à propos des signaux de radicalisation et du communautarisme : «Comment faire la différence entre une voilée communautarisée et celle qui ne l’est pas. ? »
Le président a répondu « Je n’en fais aucune ». À propos de l’agression de la mère voilée, le président présente l’agresseur J. Odoul comme une victime : « Il s’est fait coincer ! Apparemment, cette femme est plus proche des milieux de l’Islam politique qu’on ne croyait.»
D’une part cette information est une “fake news” créée par le Printemps Républicain repris par Zineb El Rhazoui , Goldnadel etc..[5] pour diaboliser la victime, l’empêcher d’avoir recours à la justice en l’incriminant suite à une plainte qu’elle a déposée, et inverser les rôles, faisant de la victime l’agresseur, en raison de son appartenance à la religion musulmane. C’est une technique bien rodée et qui se renouvelle à chaque médiatisation de musulmans victimes, militants, association, ou artiste de confession musulmane. [6] Nous avions dénoncé dans deux analyses « Les méthodes crapuleuses de certaines organisations prônant la guerre entre les communautés doivent être condamnées »[7] et « Extrémisme violent : la propagande sur les réseaux sociaux de l’extrême droite représente un défi majeur pour la stabilité du monde ».[8]
D’autre part, le président de la République accuse les musulmans des quartiers de sécession pourtant ce sont ses propos qui font sécession, avec une atteinte aux principes fondamentaux dont il est pourtant garant. Par ce procédé, il déshumanise la victime en raison de son appartenance religieuse et la prive de sa condition de victime, au prétexte qu’elle serait une musulmane voilée, arabe, ce qui devrait en faire nécessairement un suspect.
Libération de la parole raciste antimusulmane
C’est à la suite de l’agression de cette mère voilée par l’extrême droite RN, que le Sénat a voté à 163 voix, l’interdiction des mères voilées d’accompagner les enfants lors des sorties scolaires. Le Sénat, où des propos racistes ont ciblé les femmes musulmanes, ces dernières étant comparées à des “sorcières” par le Sénateur Masson, qui ajoute : s’ils ne sont pas contents, qu’ils retournent d’où ils viennent ! ».[9]
Le Sénateur Fabien Gay a dénoncé le débat nauséabond « islamophobe » des politiques, des médias, rappelant qu’un journaliste avait comparé le voile à un uniforme SS et qu’un autre a déclaré descendre du bus quand une femme voilée était à l’intérieur. « Nous sommes dans un climat malsain et délétère ! Cette haine et ce rejet caractéristiques renforcent la stigmatisation. »
C’est une ségrégation sur une minorité musulmane, arabe, exclue de la société dans les cités et les banlieues ghettoïsées, à qui le président, le gouvernement et certains médias tels que LCI, CNEWS, BFM, Marianne, Valeurs Actuelles reprochent une exclusion dont elle est pourtant la victime depuis 30 ans par les pouvoirs publics.
Cheik News a relevé 85 débats sur le voile en une semaine, sans qu’aucune femme voilée ne soit invitée sur les plateaux télévisés.[10] Ces intersections des discriminations s’abattent avec une violence sans précédent sur les musulmans et particulièrement sur les musulmanes voilées, en raison de leur genre, leurs origines, leur religion, leur statut social. Leurs droits fondamentaux leur sont retirés, leur liberté religieuse remise en question. Vilipendés par les médias et les réseaux sociaux, la minorité musulmane est sommée de justifier leur pratique religieuse comme si elle était criminelle -notamment liberté religieuse de porter le voile- alors que le croyant n’a pas à justifier sa pratique religieuse puisqu’il s’agit d’une liberté fondamentale
ADM est extrêmement préoccupée et inquiète au vu du climat antimusulman qui s’installe en France, elle a adressé une plainte contre les autorités françaises aux organes internationaux chargés de veiller aux respect des traités et conventions signés et ratifiés par la France tel que la convention européenne des droits de l’homme, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques pacte civile et politique.
ADM demande au gouvernement de respecter les droits des minorités, de lutter contre le racisme antimusulman qui remet en cause les principes fondamentaux de l’État et qui représente un danger majeur de rupture de la cohésion nationale.
ADM demande une mise à plat de la politique de prévention de la radicalisation qui cible les musulmans pratiquants, ainsi que revoir les relations entre les institutions et les musulmans dans l’objectif de préserver la cohésion sociale et les droits de chacun.
Sihem Zine fondatrice d’ADM avec le soutien de William Bourdon et Vincent Brengarth avocats spécialisés dans la défense des droits fondamentaux.
Contacter ADM
par tél: 07 81 84 28 51 ou par mail à [email protected]-musulmans.com
[1] https://www.sudouest.fr/2015/01/09/charlie-hebdo-vandalisme-raciste-a-la-mosquee-de-bayonne-1791362-4018.php
[2] https://twitter.com/CedricMas/status/1188877567798980609
[3] https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/prefecture-de-police-1572435310
[4] [4] https://twitter.com/BFMTV/status/1183331048085688322
[5] https://twitter.com/ADM_Action/status/1189755506300268544
[6] https://twitter.com/ADM_Action/status/1189755506300268544
[7] https://adm-musulmans.com/les-methodes-crapuleuses-de-certaines-organisations-pronant-la-guerre-entre-les-communautes-doivent-etre-condamnees/
[8] https://adm-musulmans.com/la-propagande-sur-les-reseaux-sociaux-de-lextreme-droite/
[9] https://twitter.com/ParisPasRose/status/1189262334671364099
[10] https://www.liberation.fr/checknews/2019/10/17/une-semaine-sur-les-chaines-d-info-85-debats-sur-le-voile-286-invitations-et-0-femme-voilee_1758162